Chronique

Les fiancés de l’hiver, La passe-miroir 1, Christelle Dabos.

Résumé:

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’Arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Comment ce livre est-il arrivé entre mes mains?

C’est le premier livre choisi par notre club de lecture: le club des rats de bibliothèque crée par Léa des Pages qui chuchotent et Amandine de Dreamingwithbooks. J’ai donc entamé ma lecture de décembre pour pouvoir échanger 🙂

Mon avis:

On entre dans un monde où les humains sont répartis en famille sur différents arches volant depuis un cataclysme: la Déchirure. Ils sont tous descendants de leur esprit de famille, un par arche, une espèce d’immortel qui possèdent de grands pouvoirs. L’univers mêle steampunk, science-fiction, fantasy et fantastique.

Ophélie est une jeune fille solitaire qui se consacre à son don: la lecture des objets. Elle tient le musée d’histoire de l’arche Anima jusqu’à ses fiançailles avec Thorn, un très bon parti de l’arche du Pôle, qui vit dans sa capitale, la Citacielle. Ils sont tout deux très peu enthousiastes à cette idée, mais ne peuvent renoncer pour l’honneur de leur famille. Elle doit donc le suivre loin de chez elle, de sa famille et de ses habitudes, avec pour seule compagnie, sa marraine et chaperon, sa tante Roseline. Le choc des cultures est rude avec la famille et le monde de son fiancé, qui ne sont, ni l’un ni l’autre, accueillant. Elle va découvrir petit à petit l’univers de la cour, superficiel et très dangereux.

Comme souvent, ce premier tome est assez lent car on découvre avec l’héroïne son monde, son nouvel arche et ses habitants. J’aime beaucoup les premiers pas dans un nouvel univers, un peu comme se faire un nouvel ami livresque: on apprend à le connaître avec ses règles, ses merveilles et ses défauts! Il y a assez peu d’action, ce qui ne me dérange pas car on suit Ophélie qui tente, tant bien que mal, d’apprivoiser son nouveau lieu de vie ainsi que ses habitants et je ne me suis pas ennuyée une seconde.

L’héroïne est atypique parmi les siens. Elle ne rêve pas mariage, ne se pomponne pas et préfère la compagnie des objets à lire de son musée. Elle est également très maladroite à cause d’une mauvaise première expérience de son pouvoir de passe-miroir. Je l’ai trouvé pleine de paradoxes et d’autant plus intéressante: intelligente, mais fait parfois preuve d’une grande naïveté; pragmatique, mais se laisse prendre par les sentiments; solitaire, mais a besoin des autres; frêle et fragile, mais avec une grande résilience,… Cela fait d’elle une personnalité complexe et fouillée, devenant ainsi plus réaliste.

Sa famille est insupportable, excepté son parrain et sa tante Roseline qu’on apprend à aimer au fil de l’histoire. Hélas pour elle, sa belle-famille est encore pire: cruelle, manipulatrice, violente,… Une grand partie des rencontres qu’elle fait deviennent des ennemis (le chevalier, brrr), sans même qu’elle comprenne pourquoi ou même qu’elle le sache (oranges 😉 ). C’est, en grande partie, du à Thorn et Berenilde (la tante de Thorn) qui pour la protéger ou par facilité ne lui expliquent presque rien du fonctionnement de la Citacielle. Thorn, quant à lui, est taciturne, agressif et désagréable, mais, bien sur, tout cela se nuance en avançant dans l’histoire! J’ai une petite tendresse pour « Renard » et Gaëlle, comme beaucoup je pense, les rares personnages presque honnêtes du Pôle.

La magie de ce monde est comme je les aime: des grandes familles qui partagent un type de pouvoir, qui se décline différemment pour chaque individu en son sein. Chacun fait partie d’un groupe tout en restant une personne avec ses particularités. Les pouvoirs sont, en plus, le reflet de la personnalité de leur propriétaire ou peut-être est ce ces derniers qui façonnent les individus… Ainsi, le Pôle est fréquenté par un grand nombre de Mirage, maîtres des illusions, qui reflètent exactement ce qu’est la cour: une belle image qui cache un nid de vipères! J’espère que l’on découvrira de nouveaux types de pouvoirs dans la suite et que notre héroïne aura plus l’occasion de se servir des siens.

J’ai aimé ce livre et son monde de cités volantes: les personnages fouillés et complexes, les différents pouvoirs, les esprits de famille, la dynamique sociale de la cour du Pôle,… Je ne trouve pas de défaut à cette histoire que j’ai dévorée en très peu de temps. Il ne manque pas grand chose pour que ce soit un coup de cœur. J’enchaîne d’ailleurs tout de suite avec le tome 2. Je n’ai donc qu’une chose à dire: n’hésitez pas, lisez!

Informations pratiques:
Publié chez Gallimard Jeunesse (528pages), 18€.
1er tome d'une tétralogie (dont seul deux sont publiés à ce jour).
Existe en poche (8.70€) et en livre électronique (8.49€)

13 réflexions au sujet de “Les fiancés de l’hiver, La passe-miroir 1, Christelle Dabos.”

  1. J’ai adoré ta chronique qui reflète complètement le livre et ce que j’en ai pensé 😉
    J’ai adoré la découverte de ce monde rempli d’illusions et de faux-semblants … Même s’il n’y a pas beaucoup d’actions, je ne me suis pas non plus ennuyée, curieuse d’en apprendre davantage sur tous les protagonistes, leur rôle, leur pouvoir, les complots, … Je lierais le second tome avec grand plaisir! 😀

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  2. Un bel avis sur lequel je retrouve bien mon ressenti. Comme toi, j’ai adoré ce premier tome. C’est vraiment un bel univers et des personnages intéressant. Bon, j’ai vu que tu avais mis la critique du T2, mais je ne m’y attaque pas de suite… Est-ce que tu spoiles un peu ou est-ce que je peux la lire ?

    (Pourquoi, malgré le fait que je sois abonnée, je ne reçois rien par mail. Oo’ Ca m’agace, je constate que j’ai loupé pas mal de tes articles ! Désolée !)

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