Chronique

Elia, La passeuse d’âmes, Marie Vareille

Résumé

Elia est une Passeuse d’Âmes, un être sans émotions. Elle doit exécuter ceux qui sont devenus des poids pour la société : vieux, malades, opposants… Mais un jour elle ne parvient plus à obéir aux ordres et s’enfuit dans la région la plus déshéritée du pays, là où les Passeurs d’Âmes sont considérés comme les pires ennemis. Au plus profond d’immenses mines à ciel ouvert, Elia découvrira, telle une pépite, une destinée qui la dépasse.

Comment ce livre est-il arrivé entre mes mains?

J’avais découvert ce livre sur le blog de Dreamingwithbooks il y a un bout de temps maintenant et le mois dernier, un tweet de BettieRose a attiré mon attention sur le prix promo du livre numérique. J’ai donc craqué et l’ai acheté.

Mon avis:

Le monde d’Elia est divisé entre différentes castes: les Kornésiens (élite de la nation) , les Askaris (marchands) et les Nosobas, sorte d’intouchables, exploités et dont la vie n’a aucune valeur. Cette société dystopique a en horreur l’individualisme, vu comme un danger pour l’intérêt général. Jeune Kornésienne, elle est formée pour être une Passeuse d’âmes: elle euthanasie les opposants au système et tous ceux qui en ont fait la demande car ils ne sont plus utiles au bien commun. Elle est cependant différente de ses collègues qui ne ressentent aucune émotion et prennent même plaisir à tuer. Un jour, Elia fait un choix qui la force à fuir et se cacher parmi les Nosobas les plus pauvres.

Elia vit avec son père et sa petite sœur adorée, Edeline. Elle est respectueuse des règles et effacée, notamment à cause de sa chevelure rousse qu’elle doit dissimuler en permanence sous un foulard. Cette pigmentation est extrêmement rare et très mal vue. Jusqu’au jour où elle doit fuir, elle restera persuadée de la véracité de ce qui lui est enseigné: sa caste est supérieure et l’individu doit avant tout servir la société, sans jamais faire preuve d’individualisme. Cela permet de conserver la paix et l’ordre social, l’ancien monde ayant été détruit à cause des libertés individuelles, menant au chaos. Tout s’effondrera pendant sa cavale. C’est un des aspects intéressants de l’histoire, la jeune fille privilégiée qui devra faire face à un monde qu’elle ne connaît pas. Elle va devoir se reconstruire et s’endurcir pour affronter cette nouvelle vie, apprenant la faim et la survie.  Cet apprentissage m’a permis de m’attacher à elle assez rapidemment.

Dans ce nouveau milieu, elle se fera aider par de nouveaux protagonistes: Solstan, Tim et Arhia. La petite équipe va la soutenir quand elle devra remettre en cause tout ce qu’elle croyait vrai. Ils sont attachants chacun à leur manière  et bien construits. La dynamique de leur groupe est crédible et assez cohérente avec leur personnalité.

On découvre le fonctionnement des mines de phnosium, source d’énergie de ce monde, où les Nosobas du secteur nord descendent pour gagner (à peine) leur vie. Il y a des règles particulières, la vie dépendant totalement du labeur dans les mines. On navigue avec l’héroïne dans ce microcosme particulier, tout en assimilant les révélations auxquelles elle va faire face. J’ai apprécié le rythme de l’histoire, même si on comprend assez vite où va l’histoire et beaucoup plus de choses qu’Elia elle-même. Le style de Marie Vareille est fluide et très agréable!

Il y a un élément très classique dans ce type de littérature qui apparaît au cours de l’histoire et dont je voudrais parler, en spoiler bien sûr 🙂 : Elia serait l’élue d’une prophétie pour sauver le monde. Quoi de plus banal? C’est le genre de révélation qui peut faire passer une bonne lecture à clichés en quelques lignes. J’étais sceptique, mais la façon dont Elia va appréhender son destin après l’annonce m’a rassurée. Prophétie auto-réalisatrice ou destin inscrit dans le marbre? La prophétie étant, en plus, assez floue pour lui donner la possibilité de choisir son rôle, elle se questionne sur ses choix et sur le poids des croyances des gens qui l’entourent. Leur foi va t-elle réaliser la prophétie? Reste-elle maîtresse de sa destinée malgré tout? C’est une approche intéressante et j’ai hâte de savoir la suite.

En résumé, j’ai apprécié ce livre qui m’a emporté dans son univers rapidement. L’histoire qui suit un schéma classique reste prenante et le fin donne vraiment envie de connaître la suite des aventures d’Elia. Les arcanes du pouvoir et les enjeux politiques m’ont vraiment interessée. J’ai hâte de savoir si mes intuitions sont bonnes sur de nombreux sujets comme le père d’Elia, sa sœur,… Si vous aimez les dystopies jeunes adultes avec un monde bien construit, je vous recommande cette lecture!

Informations pratiques:
Paru en mai 2016 chez Pocket Jeunesse, 320 pages (16.90€)
Premier tome d'une série.
Existe en livre numérique (11.99€).

 

 

14 réflexions au sujet de “Elia, La passeuse d’âmes, Marie Vareille”

  1. J’ai vu passer bien trop tard le tweet de BettieRose, du coup, je suis un peu déçue parce que j’ai envie de le lire depuis un bon moment,surtout que j’aime beaucoup Marie Vareille et j’aimerais la découvrir dans un genre différent !

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