Chronique

Legendborn, tome 1, Tracy Deonn

Résumé:

After her mother dies in an accident, sixteen-year-old Bree Matthews wants nothing to do with her family memories or childhood home. A residential program for bright high schoolers at UNC–Chapel Hill seems like the perfect escape—until Bree witnesses a magical attack her very first night on campus.

A flying demon feeding on human energies.

A secret society of so called “Legendborn” students that hunt the creatures down.

And a mysterious teenage mage who calls himself a “Merlin” and who attempts—and fails—to wipe Bree’s memory of everything she saw.

The mage’s failure unlocks Bree’s own unique magic and a buried memory with a hidden connection: the night her mother died, another Merlin was at the hospital. Now that Bree knows there’s more to her mother’s death than what’s on the police report, she’ll do whatever it takes to find out the truth, even if that means infiltrating the Legendborn as one of their initiates.

She recruits Nick, a self-exiled Legendborn with his own grudge against the group, and their reluctant partnership pulls them deeper into the society’s secrets—and closer to each other. But when the Legendborn reveal themselves as the descendants of King Arthur’s knights and explain that a magical war is coming, Bree has to decide how far she’ll go for the truth and whether she should use her magic to take the society down—or join the fight.

Comment ce livre est-il arrivé entre mes mains?

A force de le voir recommandé par tout les youtubeurs anglophones, j’ai craqué.

Mon avis:

Ce roman est souvent comparé à la saga Mortal Instruments et je comprends pourquoi. Notre héroïne va découvrir qu’elle appartient à un univers bien plus complexe qu’elle imaginait, empli de magie et de démons combattus par un ordre d’élus. Elle rencontre un charmant jeune homme qui va l’aider à faire face aux dangers de ce nouveau monde, violent et mortel. Il y a une ambiance qui peut rappeler les sagas de Cassandra Clare, même si la touche de récriture des légendes arthuriennes ainsi que l’histoire des noirs américains lui apporte sa propre atmosphère unique (et meilleure selon mes goûts).

Bree est une jeune femme en deuil. Elle a beaucoup de mal à faire face à la mort de sa mère et cela la pousse à avoir un comportement inhabituel pour fuir ses émotions. Elle effraie son entourage et notamment sa meilleure amie Alice. Lorsqu’elles arrivent toute deux à l’université (un programme pour lycéens dès 16 ans) de UNC–Chapel Hill, Bree l’entraîne à une soirée interdite qui va tout changer. Témoin du combat entre des « Legendborn » et des monstres terribles, le sort qui est sensé lui faire tout oublier va débloquer quelque chose en elle tout en la faisant douter des circonstances réelles de la mort de sa mère.

J’ai beaucoup aimé notre héroïne. Brianna (Bree) prend quelques décisions irrationnelles ou irritantes, mais c’est une jeune femme de 16 ans qui fait face non seulement au deuil de sa mère, mais aussi aux conséquences quotidiennes sur sa vie du racisme systémique. Elle apprend beaucoup au fil des pages sur son héritage et sur elle-même. Elle est intelligente, en colère, en deuil et obstinée tout en étant sensible et se souciant beaucoup des autres.

J’adore la galerie de personnages qui gravite autour de Bree: que ce soit Alice sa meilleure amie ou ceux qu’on découvre peu à peu comme Nick, William ou encore Sel. Tous ces protagonistes sont plus compliqués qu’ils n’en ont l’air et sont pour la plupart moins horribles qu’on pourrait s’y attendre d’un ordre millénaire composé exclusivement de blancs qui se lèguent des pouvoirs et des richesses depuis des générations. Le casting nous offre d’ailleurs beaucoup de diversités et des représentation de différentes ethnies ainsi que différents personnages qui sortent de l’hétéronormativité.

Le système de magie du récit est très intéressant et bien construit. Il présent les différentes façons d’utiliser la magie selon sa communauté avec une tradition d’emprunt et de respect dans la communauté noire comparée avec l’appropriation de la magie avec des conséquences terribles sur leur utilisateur de l’Ordre qui permet d’avoir plus de pouvoir. C’est vraiment bien fait en plus d’apporter un commentaire vraiment bien amené. De plus, les monstres contre lesquels l’Ordre se bat sont vraiment effrayants tout en amenant une discussion sur l’inné et l’acquis.

En parlant de discussion, le traitement des deuils traumatiques est vraiment intéressant. L’autrice m’a poussé à me renseigné sur le sujet, notamment le deuil compliqué persistant, ce qui est toujours un grand plus. Les traumatismes générationnels ici lié à l’esclavage, le racisme ordinaire et les micro-agressions racistes/sexistes sont également très présents dans l’histoire. L’autrice étant noire et ayant été étudiante dans l’université présentée dans le récit, je lui fait totalement confiance sur la représentation présente dans ce roman.

Si vous lisez l’anglais, voici des chroniques de concernées:

Au delà de ces excellentes représentations et de la galerie de personnages que j’ai beaucoup aimée, le récit en lui même, bien que classique dans l’urban fantasy Jeunes Adultes, est très prenant. Il y a a bien sur la découverte de l’univers magique, l’intégration des règles et leur remise en question, la recherche de la vérité et l’apprentissage de ses capacités par Bree. L’autrice nous offre même une romance que j’ai trouvé très mignonne même si la surprotection d’un des deux concernés est agaçante (mais c’est présenté comme dérangeant et pas romantique). Je n’ai d’ailleurs pas deviné les révélations et retournements de la fin. Ce fut prenant mais aussi très douloureux. N’hésitez pas à regarder les trigger warnings car même si cela reste totalement accessible aux adolescents, certains sujets sont violents.

Ce roman m’a totalement emporté dans son univers en réussissant non seulement à être très divertissant avec une réécriture unique des mythes arthuriens, mais aussi à aborder avec succès des sujets très importants comme le racisme systémique et le poids de l’esclavage dans les sociétés d’aujourd’hui (ici aux USA). Je recommande cette lecture à tous les amoureux d’urban fantasy qui est en plus un roman ownvoice.

Coup de coeur

Informations pratiques:
Publié en septembre 2020 par les éditions Margaret K. McElderry Books, 513 pages (16,91€)
Existe en livre audio (14.68€), Broché (9,79€) et en livre numérique (4.05€)
Pas encore traduit

13 réflexions au sujet de “Legendborn, tome 1, Tracy Deonn”

    1. Hihi merci^^
      Oui, le comparaison avec TMI est logique au vu de certains éléments similaires, mais c’est aussi très différents et avec une « personnalité » propre. TMI est un plaisir coupable pour moi (car je trouve que c’est amusant mais pas non plus fou), ce livre là est vraiment très bien et plaisir pas du tout coupable^^

      J’aime

  1. Déjà dans ma PAL pour le challenge Romantasy, ton avis me donne très envie de foncer le lire.
    Je l’avais choisi parce que c’était un ownvoice, mais je n’imaginais pas à quel point l’autrice avait réussi à mélanger fiction et thématiques importantes.
    Difficile de ne pas voir dans cet ordre composé « de blancs qui se lèguent des pouvoirs et des richesses depuis des générations », un triste reflet de notre monde….

    Aimé par 1 personne

    1. ça dépend de ce que tu appelles clichés. Il y a une relation amoureuse qu’on sent venir, un potentiel triangle (pas sure là dessus), il y a une héroïne avec des pouvoirs qu’elle ne comprends pas mais qu’elle apprend à maîtriser, mais il y a une vrai profondeur à l’histoire avec le commentaire sur le racisme et l’héritage générationnel de l’esclavage. Les schémas classiques sont bien utilisés selon moi, mais honnêtement si tu as besoin de faire une pause fantasy YA, attends peut-être avant de le lire^^

      Aimé par 1 personne

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