Chronique

La Bibliothèque de minuit, Matt Haig

Résumé:

À trente-cinq ans, Nora Seeds a l’impression d’avoir tout raté. Lorsqu’elle se retrouve un soir dans la mystérieuse Bibliothèque de Minuit, c’est sa dernière chance de reprendre en main son destin. Si elle avait fait d’autres choix, que se serait-il passé ?
Avec l’aide d’une amie bibliophile, elle n’a qu’à prendre des livres dans les rayonnages, tourner les pages et corriger ses erreurs pour inventer la vie parfaite. Pourtant, les choses ne se déroulent pas comme elle l’imaginait.
Avant que minuit sonne, pourra-t-elle répondre à l’énigme la plus importante : qu’est-ce qu’une vie heureuse ?

Comment ce livre est-il arrivé en mes mains?

Je l’ai pris sur Lizzie car j’en avais beaucoup entendu parlé et on a décidé de le lire ensemble avec Kin.

Mon avis:

Cette chronique va être en plusieurs étapes qui reflètent ce que m’a fait vivre le récit. Je vais commencer par souligner l’importance des triggers warnings: tentative de suicide, overdose, dépression réactionnelle, mort, accidents mortels, automutilation, désespoir.

Les premiers chapitres de ce roman suivent Nora dans une spirale dépressive et de regrets intenses qui la poussent à tenter de se suicider. Je ne suis pas dépressive, mais ayant des difficultés en ce moment et des regrets, le récit m’a jeté cela à la figure. Si nous n’avions pas fait une lecture commune, j’aurais probablement arrêté tout de suite ma lecture et je serais passée à autre chose. Pas parce que c’est mauvais ou problématique, mais parce que cela a appuyé sur des choses qui me font mal.

L’héroïne arrive ensuite dans la Bibliothèque de minuit et les premières vies « testées » m’ont étonnamment fait du bien. Cela a mis du baume sur les plaies rouvertes pas les chapitres précédents et m’a donné un peu de sérénité. Je reconnais donc à ce livre des vertus et si cela a pu me toucher malgré mon scepticisme sur les livres de développement personnel, il peut faire du bien à d’autres.

J’en viens donc à mon point suivant: c’est un livre de développement personnel enrobé dans une histoire de science-fiction/fantastique. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais ce n’est pas vraiment un genre qui me plaît la plupart du temps et je trouve qu’on voit les ficelles dès le début. Avec Kin, nous avions fait des prédictions dès le débuts sur la fin et les siennes (qui m’avaient convaincues) étaient totalement justes. C’est si facile à deviner car le message est clair et l’évolution « nécessaire » pour y arriver est assez transparente.

La suite du récit ne m’a pas déplu, mais je suis passée en mode « popcorn ». J’attendais les nouvelles vies avec amusement et je me demandais ce qui n’allait pas fonctionner ce coup-là. Il y a un peu une surenchère dans le tragique car on dirait vraiment que la vie des proches de Nora sont hyper dépendantes de ses choix. Merci pour la charge mentale!

Le message est positif, même s’il ne dépeint qu’une partie restreinte des dépressions (réactionnelles ou situationnelles). Il ne faut pas croire que le raisonnement de Nora pourrait aider toutes les personnes dépressives et en particulier, celles qui sont dans un cas différent de dépression (et majoritaire). Le but est ici d’apprendre en vivant sa vie et de ne pas ruminer ses regrets. Chaque choix a des conséquences et il faut vivre avec en en tirant le meilleur car l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs (c’est à dire les autres choix ne sont pas spécialement meilleurs même s’ils en ont l’air).

La conclusion est mignonne et je ne déteste pas ce roman, mais il est trop prévisible et trop simpliste pour être plus qu’une lecture correcte pour moi. J’ai tout de même plutôt passé un bon moment (passé les 10 premiers chapitres) et j’aurais même aimé plus de détails sur la fin.

Bref la lecture commune avec Kin a comme toujours été super chouette, même si nous ne sortons pas transcendées par le récit. C’est mignon, bien raconté et cela peut beaucoup toucher le lecteur. C’est cependant très évident dans son exécution et l’auteur n’est pas subtile sur le chemin qu’il veut faire emprunter à son héroïne. La solution est en plus assez simple et simpliste dans sa façon de résoudre les problèmes de Nora. Je pense que cela peut vraiment plaire aux personnes qui lisent beaucoup dans ce genre et faire du bien comme il m’en a fait, mais qu’il faut faire attention aux triggers warnings et que l’auteur pourrait beaucoup gagner en subtilité dans son récit.

Informations pratiques:
Publié par Fayard/Mazarine en janvier 2022, 414 pages (22€).
Tome unique
Existe en livre numérique (15.99€) et Audio (22.99€)

6 réflexions au sujet de “La Bibliothèque de minuit, Matt Haig”

  1. Je n’y avais pas réfléchi en ces termes, mais tu as raison pour le côté charge mentale de Nora. Tous ses choix ont un impact, bien souvent violent, sur ses proches. Je comprends le message, aucun choix n’est parfait à 100%, mais ça manque de subtilité et de réalisme et je trouve finalement cela assez stressant pour le lecteur.
    Je te rejoins sur le fait que ce soit sympa sans être transcendant… C’est un bon feel good avec une fin positive qui fait du bien au moral 🙂 Et je t’avoue que c’est ce dont j’avais besoin sur le moment.

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    1. Je comprends totalement que tu en aies eu besoin ☺️ c’est bien s’il t’a remonté le moral déjà.
      Il m’a moi même fait du bien sachant que je suis depuis quelques temps dans une phase un peu difficile mentalement. Je lui reconnais totalement cette qualité (même si les tous premiers chapitres ont été vraiment durs pour moi).
      Le fait de le lire à 2 nous a aussi donné plus de substance à réflexion avec nos remarques et nos discussions au fur et à mesure ☺️

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  2. En vrai, je pense que ça m’a plus énervé que toi parce qu’il y a des trucs qui pour moi sont vraiment survolés ou sont trop maladroits (notamment au niveau de son choix de départ et de la bib qui force un peu (et puis de la morale finale…) enfin je pense que tu vois ce que je veux dire vu que je t’avais parlé, je trouve pas ça correctement tourné, c’est pas si simple lol.
    mais cette lc c’était trop cool ❤
    Kin

    Aimé par 1 personne

    1. Oui je pense aussi. Je suis moins énervée probablement parce que les premiers chapitres m’ont mis un gros coup de point dans la tronche (sans toi j’aurais abandonné) et après j’ai mis la distance (d’où le mode popcorn^^)
      Parce que oui je vois totalement et je partage ton avis la dessus!
      Et oui c’était trop cool ❤ ❤ ❤

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