Chronique

Alice detective, Caroline Quine

Résumé:

Alice Roy aime les énigmes et, plus habile que quiconque à flairer un mystère, elle a tôt fait de soupçonner que l’affaire Crosley n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Richard Topham vient d’hériter d’une immense fortune. En la lui léguant, le vieux Josiah aurait-il donc voulu déshériter les siens pour favoriser cet homme égoïste et avide ?

Émue par la détresse et le chagrin de deux pauvres filles dont Josiah avait promis de faire ses héritières, Alice cherche à tirer les choses au clair. Entreprise difficile car Richard Topham est un adversaire redoutable. De plus, le vieux Josiah semble avoir pris un malin plaisir à brouiller les pistes. Aussi Alice se trouve-t-elle bientôt engagée dans une véritable chasse au trésor, fertile en surprises et en aventures de toute sorte…

Comment ce livre est-il arrivé entre mes mains?

J’ai lu un grand nombre des aventures d’Alice durant mon enfance, piochant avec plaisir dans la collection de ma mère et ma tante chez mes grand-parents.

Mon avis:

J’ai relu ce petit livre grâce à l’idée de Coline de « Relire son enfance« . Alice fut une de mes premières héroïnes et modèle. J’avais un peu peur d’en relire adulte au vue de l’âge de ce livre et des remarques gênantes qui auraient pu en découler.

La version que j’ai lu est très ancienne, je crois même que c’est la version originale de la traduction. On sent d’ailleurs dans le texte des formules un peu surannées et un niveau de langage très élevé pour des livres pour enfants ce qui donne beaucoup de charme à la lecture:

« Alice savait que son père était depuis quelques temps beaucoup trop occupé pour qu’il lui fût loisible de consacrer à l’affaire Crosley un attention suffisante »

« J’avais vu ce qui s’était passé et je tenais à ce que vous ne fussiez pas victime d’une injustice »

Les illustrations qui parsèment l’histoire sont aussi d’époque et je les ai beaucoup aimé, sauf deux qui représentent une homme noir d’une façon caricaturale (visage noir et grosse bouche rouge). Cette homme est également un personnage gentil mais un peu idiot qu’Alice juge un peu car il s’est facilement fait avoir. Le racisme n’est pas flagrant mais il reste présent dans l’infantilisation de l’homme. Cela a du être modifié dans les versions plus récentes (pour ce tome modernisé dans les 50s et les 80s).

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L’histoire en elle-même est simple mais amusante à suivre. On sait que la jeune fille va réussir, mais on se demande bien comment. Alice est la jeune fille américaine idéale avec une pointe de rébellion poussée par son grand cœur et son envie d’aider ses amies. Elle est intelligente, bienveillante, honnête, respectueuse et désapprouve grandement toute tricherie ou abus de pouvoir. Son père est un homme respecté et connu grâce à son métier d’avoué. Il soutient sa fille dans ses enquêtes tout en s’inquiétant pour elle. Elle ne travaille d’ailleurs pas et après le lycée qu’elle a finit brillamment à 16 ans, elle ne va pas à l’université ce qui correspond à la vie des jeunes filles à l’époque de la création de cette série (1930).

Les personnages sont très faciles à cerner: les pauvres jeunes filles lésées, la vieille dame pauvre et fière, les vilains riches près de leur sous, le gentil vieux monsieur gentil MAIS original (oui, original à l’époque est un défaut^^),… Ces livres sont destinés à des enfants et sont très vieillots, mais ils ont pour moi un goût tendre et nostalgique. 

Fun fact:

  • Alice Roy en version originale se nomme Nancy Drew.
  • Caroline Quine n’existe pas, c’est un nom de plume qui a correspondu d’abord à Mildred Wirt Benson (1930-1947) puis à Harriet Adams qui prend la suite et réécrira dans les 50s les premiers romans pour les moderniser. Se succèderont ensuite une dizaine de « ghostwriters » jusqu’en 2011. 
  • Caroline Quine écrira une autre série madelaine de Proust pour moi mais moins connue: Les soeurs Parker, qui verra aussi se succéder différentes autrices comme Leslie McFarlane, Mildred Wirt Benson ou Harriet Adams.
  • La meilleure amie d’Alice avant que Bess et Marion n’apparaissent s’appelle Helen Corning dans les versions originale. En français, elle a 6 noms différents: Hélène Crillbic, Hélène Cornmill, Hélène Talbot, Hélène Carvin, Jeannette Durban et Doris Eliott.
  • Les noms des personnages changent pour la plupart à la traduction: le père d’Alice par exemple est Carson Drew en VO et Marion Webb est  nommée Georgia Fayne (surnommée « George »).
Informations pratiques:
Publié en version originale en 1930 et en France en 1955 chez Hachette
dans la collection verte.
Il en existe 6 éditions(les deux dernières sont modernisées, 1981 et 1984).
C'est le premier tome d'une série fleuve de 175 romans avec en plus deux 
séries dérivées de 8 et 13 tomes.

13 réflexions au sujet de “Alice detective, Caroline Quine”

  1. Joli retour en enfance d’autant qu’il semble avoir fait son effet 🙂
    Pour le niveau de langue élevé par rapport à nos standards actuels, quel plaisir de se rappeler qu’à une époque, on ne prenait pas les enfants pour des imbéciles… Par contre, quelle idée étrange de changer le prénom des personnages…
    Et j’aime beaucoup ta catégorie fun fact 🙂

    Aimé par 2 personnes

    1. C’est clair pour le niveau de langage. Ça fait plaisir, je n’avait pas lu le mot loisible depuis des années ^^
      Changer les noms et le prénoms et parfois sans constance au fil des tomes est une drôle d’idée en effet! Autant pour Georges pour une fille ok mais suffisait de garder juste Georgia! Étonnant ^^

      Aimé par 2 personnes

  2. Aaaah ces petits funs facts étaient forts appréciables ! J’en connaissais quelques uns (notamment parce que j’ai un peu trop joué aux jeux Nancy Drew^^) mais j’ai aussi appris des choooses ! Plouf aime apprendre ♥
    Sinon, tu m’as également donné envie de relire Alice ! Ma collection de la bibliothèque verte m’attend chez mes parents (je pense que j’ai une version relativement modernisée d’ailleurs !) =)

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