Chronique

Circe, Madeline Miller

Résumé:

Helios, dieu du soleil, a une fille : Circé. Elle ne possède ni les pouvoirs exceptionnels de son père, ni le charme envoûtant de sa mère mais elle se découvre pourtant un don : la sorcellerie, les poisons et la capacité à transformer ses ennemis en créatures monstrueuses. Peu à peu, même les dieux la redoutent.
Son père lui ordonne de s’exiler sur une île déserte sur laquelle elle développe des rites occultes et croisent tous les personnages importants de la mythologie : le minotaure, Icare, Medée et Ulysse….

Mais cette existence de femme indépendante et dangereuse inquiète les dieux et effraie les hommes. Pour sauver ce qu’elle a de plus cher à ses yeux, Circé doit choisir entre ces deux mondes : les dieux dont elle descend, les mortels qu’elle a appris à aimer.

Comment ce livre est-il arrivé entre mes mains?

Je voulais le lire depuis longtemps et je l’ai acheté lors de ma première sortie en librairie post-confinement.

Mon avis:

Circé est une titanide, une déesse mineure qui a toujours été soumise à son père et qui essayait de se fondre dans le paysage de sa cour. Moins aimé que sa fratrie par sa mère et finalement délaissée par son frère, elle va se découvrir sorcière et peu à peu tous vont trembler en entendant son nom.

J’ai trouvé impossible de ne pas s’attacher à Circé. Elle se découvre peu à peu une confiance en elle, se libère de sa naïveté et du joug de son entourage pour devenir elle-même. Elle peut être cruelle, manipulatrice et dangereuse mais c’est également une femme puissante, marquée dans sa chair qui prend sa revanche sur tout ceux qui ont abusé d’elle en traçant son propre chemin.

J’ai adoré redécouvrir son mythe ainsi que celui des différents personnages qui l’ont croisée au fil des années et de leurs aventures. Il y a bien sur Ulysse, héros parmi les héros, mais également Medée et Jason, Aeëtes, Pasiphaë, Minos et le Minotaure, Dédale, Hermès, Athéna, ou encore Pénélope, Télémaque et Telegonos. Grande amatrice de mythologie c’est le genre de récit qui me remplit de joie et leur réinterprétation « moderne » est vraiment bien construite.

L’histoire en elle-même n’est pas haletante (surement car je connaissais bien les mythes originels), mais j’ai tout de même passé un excellent moment. Aiaia, île de l’exil de Circé, est à la fois un paradis et une cage dorée pour la titanide. Elle apprend à vivre en harmonie avec elle tout en développant ses pouvoirs. Elle se l’approprie sans pour autant totalement l’accepter comme sa demeure définitive. Les lieux décrits, que je ne citerais pas pour éviter de vous gâcher l’histoire, m’ont semblé prendre vie sous mes yeux avec des descriptions riches et inspirantes.

La fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, mais elle ne m’a pas gâché le plaisir de lecture.

J’ai aimé ce livre qui m’a plongé dans la Grèce antique et ses légendes tout en leur apportant une pointe de modernité. J’ai trouvé le récit intéressant et le niveau de langage, bien qu’élevé, assez accessible. Il ne fait pas partie des livres que je conseillerais pour commencer la VO, mais après quelques lectures de fantasy, il est possible de s’en sortir. 

Sans être un coup de cœur, j’ai été séduite par le style de Madeline Miller et son interprétation de Circé.  Si vous aimez la mythologie grecque, n’hésitez pas. La vie de notre héroïne est ponctuée d’aventures inquiétantes, drames et décisions malheureuses qui expliquent sa personnalité complexe et multi-facette. Ne vous y plongez pas en attendant de l’action à toutes les pages, mais elle est présente, totalement équilibrée par des scènes plus banales de la vie d’une femme exilée loin d’une vie qu’elle détestait et qui apprend à s’aimer malgré ses erreurs colossales.

Information pratiques:
Publié en mai 2018 par les éditions Rue Fromentin, 436 pages 
(disponible en occasion seulement).
Existe en poche (8,50€)

 

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